08 mars 2017

Concert Stravinsky, Gruber, Haydn à l'OCL

Weilerstein
Je ne chronique pas ici de concerts, principalement parce que nous en écoutons assez peu, mais aussi parce qu'il est difficile pour moi de parler de musique. 

Hier soir, nous sommes allés écouter l'orchestre de chambre de Lausanne, dirigé par Joshua Weilerstein. J'avais déjà eu l'occasion d'écouter un concerto pour piano de Schumann dirigé par le même et j'avais beaucoup aimé (la musique très étrange de Robert Schumann fait partie de nos plaisirs secrets).
Weilerstein est un jeune chef d'orchestre, très expressif, amusant, qui parle au public et propose des œuvres intéressantes, s'efforçant notamment, à chaque concert, de faire jouer un compositeur vivant plutôt que de n'exécuter que des compositeurs morts.
L'OCL est un ensemble musical très sérieux et solide, avec un son et une qualité de jeu tout à fait remarquable. Tout était donc en place pour un bon concert, et nous n'avons pas été déçus.

Au programme : 
la suite Pulcinella, de Stravisnsky.
Avec Schumann, un de mes autres plaisirs secrets est de voir exécuter de la musique du début du XXème siècle, parce que les compositeurs de l'époque jouent souvent sur les ruptures et les surprises sonores et instrumentales (là, ça se voit que je n'y connais rien ?). Pulcinella est une reprise/variation/pastiche de sonates attribuées à Pergolesi, donc une sorte de reprise joyeuse et pleine de ruptures d'une forme de musique baroque. Ca paraît sophistiqué dit comme ça, mais c'est brillant, drôle et très stimulant à écouter. J'ai adoré.
Frankenstein !! de HK Gruber
Gruber est un compositeur/chansonnier autrichien contemporain. Cette pièce étrange, pendant laquelle le compositeur lui-même chante et dit de curieuses petites comptines enfantines, est pleine aussi de blagues, de reprises et de surprises. On y entend bien sûr l'orchestre classique, mais aussi des instruments jouets genre mélodica, des kazous, des sacs en papier... La musique balance entre le symphonique, le music-hall et les thèmes de la culture populaire (Superman, James Bond...). C'est à la fois caustique, grotesque, saugrenu et complexe, dans une ambiance de cabaret allemand des années 20 (l'accent de Gruber y invite un peu). Un peu déroutant pour moi, mais j'y ai pris du plaisir.

Gruber

La symphonie n°100, "militaire", de Joseph Haydn
Le retour à de la musique classique "classique" aurait pu être déroutant après les deux oeuvres précédentes. Mais, et c'est là toute la qualité de ce programme, la mise en relation de ce morceau avec les deux précédents montre combien Haydn a su aussi jouer sur les ruptures et la surprise (par les silences du 4ème mouvement ou la remarquable fin du 2ème mouvement, avec solo de trompette et percussions) pour secouer l'attention de l'auditeur qui croirait écouter une musique faussement facile. Mon seul regret ? Que cette symphonie n'ait pas été plus longue.

Les musiciens de l'OCL.


L'orchestre a offert en bonus quelques mesures d'une pièce de Bartók qui sera exécutée en juin. Ca donne envie !



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