12 octobre 2015

Répétition -- à Vidy


Nous n'étions pas retournés à Vidy depuis longtemps, mais Cecci avait repéré dans le nouveau programme une pièce avec Denis Podalydès. Oui, certes, la présentation ne nous disait rien, mais Denis Podalydès, quand même... On l'avait vu plusieurs fois à la Comédie Française, c'est un excellent acteur de théâtre et il l'a prouvé brillamment ce soir dans Répétition, de Pascal Rambert.
Malheureusement, ce n'était pas suffisant.

Répétition: quatre acteurs sur scène, quatre monologues de quarante minute dans un décor moche et sans intérêt. Les quatre personnages, qui portent les prénoms des acteurs (clin d’œil !), travaillaient à une répétition d'un vague objet théâtral (clin d’œil ! Théâtre dans le théâtre, mise en abyme, tu vois ?) et puis il y a eu une histoire de coucherie, et chacun pendant quarante minute donne sa vision du théâtre, de l'art, de la vie, du langage (en disant des gros mots de temps en temps).
Ça a l'air pénible, dit comme ça ? Et bien en fait, ça l'est. 

Cecci dit : "l'ennui était tellement grand qu'il anesthésiait la pensée avant même que le texte s'en charge."

Ça pontifie, c'est très mal écrit (chacun des personnages parle comme l'auteur et file d'interminables métaphores bancales), les quelques rares idées amusantes flottent dans cette bouillasse comme les lentilles dans une soupe sans lentilles. Malgré les efforts méritoires des acteurs, la pièce reste narcissique, sentencieuse et bavarde.
On pourra me dire que Thomas Bernhard aussi fait des pièces avec des monologues au kilomètre et des phrases qui tournent en rond. Et dans cette maison, on aime bien Thomas Bernhard. Répétition, c'est du Thomas Bernhard du pauvre. Les mêmes trucs, sans le génie.

Cecci dit : "une seule lueur de grâce dans tout cela: la capacité de Denis Podalydès à rendre presque crédible un texte qui ne l'est fondamentalement pas."

A la fin, tout le monde se couche et une gymnaste vient sur scène. Bon.

Cecci dit : "Après deux heures écart d'ennui mortel, ma patience est trop entamée pour pouvoir supporter un numéro de GRS."

Un spectacle à fuir.


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