17 février 2014

Le Dahlia noir - James Ellroy

Mon premier Ellroy, attrapé au hasard dans une bibliothèque qui me tendait les bras.
Juste après guerre, en 1947, le corps torturé, mutilé, coupé en deux mutilé d'Elizabeth Short, une jeune paumée aimant un peu trop les soldats en goguette, est retrouvé dans un terrain vague de la cité des anges. Bleichert et Blanchard sont deux flics du LAPD, ex-boxeurs, célébrités locales du LAPD qui se retrouvent mêlés à ce qui deviendra la grande affaire criminelle de l'époque. Ellroy décrit merveilleusement l'emballement médiatique et policier autour de l'enquête. Derrière le fait divers s'accumulent magouilles politiciennes, rivalités personnelles, fiertés blessées, et le goût du public de Los Angeles pour l'histoire pathético-sordide de celle que la presse surnomme vite le Dahlia noir.
D'après mes sources, l'affaire n'a jamais été élucidée. Je me demandais comment Ellroy parviendrait à tenir un roman "policier" sur un meurtre réel dont le coupable n'a jamais été retrouvé, et je suis un peu déçu du résultat. Tout ce qui relève du portrait de LA et d'une époque est brillant, le côté quête personnelle et les obsessions amoureuses et sexuelles des héros, si elles sont intéressantes et bien exposées, relèvent plus selon moi du fantasme et d'une exploration romanesque plus convenue. Malgré ces limitations, le roman reste captivant et m'a donné envie de replonger dans les années 40 sordides et corrompues.

Une pensée qui m'est venue plus tard : ce roman présente une vision très noire, dépravée et corrompue du monde, mais le héros et narrateur est un type auquel on s'attache et on s'accroche, et c'est grâce à ce cher Bucky Bleichert que l'on peut supporter tout cela.

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