06 août 2010

Bifrost 58 - nouvelles de SF francophone

De la vraie science-fiction, avec des extraterrestres, des robots et des voyages interstellaires dans ce numéro 58 de Bifrost.
En voici une brève critique :


Trois hourras pour Lady Evangeline, de Jean-Claude Dunyach
Une jeune garce de la meilleure société est envoyée dans une pension privée de l'autre côté de la galaxie, loin de ses parents. Mais la première journée dans l'institution ne va pas du tout ressembler à ce à quoi elle s'attendait... 
Un texte très distrayant, une vraie aventure spatiale, avec un propos somme toute classique sur l'adolescence et l'évolution du corps, mais incarné de manière... originale. On voit dans ce récit combien la science-fiction est un très beau terrain pour prendre les métaphores au pied de la lettre.


Miroirs mutilés, de Claude Ecken
Un couple de la classe moyenne japonaise. Une visite à la vieille maman et un repas familial sous les cerisiers en fleurs. Et le robot chargé d'assister la vieille femme dans sa vie de tous les jours est encore en panne. Heureusement que son gendre (qui travaille pour la firme de robotique) va pouvoir le réparer...
Malgré un certain nombre de contraintes périlleuses, Claude Ecken écrit ici un texte très délicat. Je ne connais pas assez le Japon pour juger de la pertinence du cadre familial et des coutumes qu'il décrit, mais tout sonne juste. Le texte évoque de façon curieuse et intéressante la manière dont la présence de robots peut peser sur les histoires familiales.
Je regrette juste la petite digression explicative lors de la visite dans la firme de robotique qui, si elle n'est pas honteuse, détonne un peu avec la finesse psychologique et narrative du reste du texte.


Rempart, de Laurent Genefort
Une histoire distrayante encore qui la aussi incarne de manière tout à fait radicale un des maux de notre société : la prolifération des étrangers dans les pays industrialisés. Ils se cachent partout, s'installent partout, et certains bons citoyens sympathisent même avec eux...
La narration très énergique et efficace montre tout le métier de l'auteur. Une lecture sympathique même si on n'a pas là un grand texte.


Ces trois nouvelles témoignent de trois auteurs tout à fait matures, au métier solide, qui savent mêler un propos intelligent avec une narration distrayante. J'ai une préférence marquée pour le texte de Claude Ecken, avec sous-entendus sont inquiétants...

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